LA DOUBLE CASQUETTE DE POUGET

Posté le 09/04/2023
Parade Pâques 2022
C’EST QUI LE BOSS

David Pouget est un patron heureux… un pilote comblé… et un mari aux anges. Auteur de la pole position de la première course de la Clio Cup à Nogaro, l’homme va à 200 à l’heure pour gérer, en compagnie de son épouse, une structure bicéphale comprenant un équipe Clio Cup dans laquelle il coiffe la double casquette de patron et de pilote, et une seconde alignée en GT. 

A un coup d’accélérateur de leurs bases tarnaises, David Pouget et sa compagne Bénédicte Geyer prennent le temps de ralentir pour nous expliquer leurs projets de vie. Attachez vos ceintures !

Vous avez fait la pole position, la première de l’année, à Nogaro, c’est un sentiment de plénitude pour ouvrir la saison ? 

Je suis plus heureux pour l’ensemble de l’équipe qui fait 1er, 2e et 4e avec en plus des gentlemen drivers qui ont dépassé les objectifs qu’on s’était fixés !

Comment faire pour concilier le rôle de patron et de pilote ? Une journée fait plus de 24 heures chez vous ? 

J’ai une épouse exceptionnelle ! Bénédicte est la cofondatrice de l’équipe (ndlr : elle se joint à l’échange). Au quotidien, j’ai une société dans le civil, dans le bâtiment, c’est elle qui gère la structure au jour le jour. Je m’occupe de piloter et coacher mes pilotes et elle s’occupe de tout le reste !

Allier Clio Cup et GT, pilotage, coaching et management, la passion est débordante ! 

On a commencé il y a 20 ans, comme tout passionné avec une remorque et un plateau pour poser l’auto. Ça a grandi, on est en GT depuis l’année dernière avec Aston Martin, c’est que du plaisir et du bonheur, mais on continue en Clio car c’est l’âme de la structure.

Si je m’adresse aux patrons, qu’est-ce que vous recherchez chez un pilote ? 

David : Nous n’exerçons pas un métier, mais une passion ! Donc on cherche à passer un bon week-end ! Si le pilote est riche et a un talent exceptionnel mais qu’il est désagréable, ce sera impossible chez nous. Je suis sur la fin de ma carrière de pilote et on cherche des jeunes qui peuvent prendre le relais, porter haut les couleurs de l’équipe… et qu’ils soient sympas.

Justement, on voit beaucoup de très jeunes dans vos structures, vous travaillez à la promotion de tous les étages du sport. 

Une des ambitions est d’amener les jeunes au sport automobile, car c’est comme ça que j’ai commencé. Je ne connaissais rien à une voiture quand j’ai débuté, je ne savais même pas changer une plaquette de frein ! Le week-end, je lavais des jantes et puis j’ai rencontré mon épouse

Et si je m’adresse au pilote, qu’est-ce qu’il recherche chez un patron d’équipe ? 

David : Un boss qui me fasse rouler pour pas trop cher (rires) !

Bénédicte :  Le problème numéro un est souvent le budget, c’est le nerf de la guerre. Il faut avoir des objectifs à remplir.

David : Mon épouse étant mon patron, je ne suis pas impartial, mais quand je vois l’intendance et la logistique dont elle se charge, avec deux équipes indépendantes de gros volume et qui marchent bien, je suis un pilote comblé.

Le patron de GPA est-il content du pilote et vice-versa ? 

Bénédicte : On est toujours perfectible ! C’est souvent après le week-end qu’on se dit qu’on aurait dû faire ça ou ça. Le plus dure est de se renouveler, il faut créer une ambiance agréable, un petit plus que le pilote et le mécano vont aimer. Car il faut que toute l’équipe soit heureuse : même si le pilote est en avant par nature, il faut que tout le monde s’épanouisse. On a trouvé des jeunes passionnés, engagés, sérieux et on doit leur montrer qu’ils ont eu raison, qu’ils doivent être fiers de ce que fait l’équipe et qu’ils ont toute leur part dans le projet. C’est comme un couple, on ne veut pas se séparer, on se renouvelle et on cherche un peu de piquant !

Nogaro, c’est très piquant et excitant pour vous ? 

David : On est presque à la maison !

Bénédicte : Nogaro, c’est toujours le top départ de la saison et malheureusement on se rend compte parfois après 8 ou 10 courses qu’on a perdu le championnat à Nogaro pour quelques points. Il faut prendre un bon départ !

David : C’est passé très près plusieurs années ! Les Coupes de Pâques, c’est génial : c’est dans la durée, on roule le lundi, c’est convivial, c’est la communion avec les fans, ce sont les vraies valeurs du sport qui ont malheureusement disparu un peu partout, sauf à Nogaro. Et puis il y a tout un programme avec la parade, un plateau et une organisation au top. Même si on n’est pas originaires de Nogaro, on est de Nogaro de cœur !

Pendant vos qualifications, Toulouse jouait dans une autre Coupe… Vous aimez le rugby ? 

David : On n’a pas trop le temps, le sport automobile est prenant. Mais un de nos clients a été sponsor du Stade Toulousain et on a vu deux matches l’année dernière, c’était énorme. On retrouve des similitudes entre les sports de haut niveau : rigueur, préparation, passion. On a fait de la cryothérapie avec des gars du Stade Toulousain, et on se rend compte que quand on est plongés à -110°C, qu’on soit golgoth ou non, on a froid !

Quels sont vos objectifs pour cette saison ? 

David : J’ai 45 ans, mon seul objectif est de me faire plaisir. J’ai gagné des championnats, mais j’en ai tellement perdu, parfois de très peu, que je veux savourer mes dernières années. J’espère faire un peu de GT, comme l’année dernière, car c’était un grand plaisir et ça avait bien marché. Mais il faut avant tout que l’équipe marche bien.