Depuis 12 ans, René Pascouau préside à la destinée de l’Association Sportive Automobile Armagnac-Bigorre (ASAAB). Il est aussi directeur de course de la Porsche Sprint Challenge qui fait sa première apparition cette année aux Coupes de Pâques, mais également président de l’Association Sportive Motocycliste Armagnac Bigorre (ASMAB). Aux Coupes de Pâques 2024, il sera président du collège de GT4. Rencontre avec cet hyperactif sans âge mais avec de multiples passions, au cœur du moteur des Coupes de Pâques.
Comment faites-vous pour concilier toutes vos activités ?
Il faut être un retraité très actif, et surtout très passionné… et avoir une épouse qui compatit ! Mais j’ai de la chance, elle est aussi passionnée que moi !
L’ASAAB compte près de 1000 adhérents, est-ce un chiffre consolidé ?
Pendant les années Covid, on a accusé une petite baisse du nombre de licenciés et de bénévoles. En 2024, on enregistre une hausse et l’ASAAB est en bonne santé car elle peut compter sur des commissaires qui sont une pierre angulaire de tous les sports mécaniques. On a mis en place une structure qui s’occupe d’eux et on aura 20 nouveaux membres cette année, pour un total de plus de 150 commissaires licenciés. Ce sont eux qui assurent la pérennité du sport.
Quel sera le plateau des Coupes de Pâques 2024 ?
On ne peut malheureusement pas satisfaire toutes les demandes, mais on aura sept championnats cette année, avec une grande première pour la Porsche Sprint Challenge. La Twin Cup a rencontré un grand succès, mais elle ne viendra pas cette année. Je passe déjà des nuits blanches à essayer de satisfaire tout le monde, et à essayer de caser toutes les équipes dans nos deux paddocks, qui resteront ouverts au public.
La France souffre, les terroirs souffrent, ne craignez-vous pas des retombées négatives sur les Coupes de Pâques ?
Tous les indicateurs sont au vert ! Nous n’avons jamais écoulé autant de billets en prévente. Et le pack VIP+ avec un accès sur la grille, connaît un grand succès. Il faut se rendre compte que les Coupes de Pâques ne sont pas chères : 25€ pour quatre journées pleines de compétitions, c’est un bon rapport qualité/prix si on le compare à d’autres manifestations sportives ou divertissements.
Cinq ans après la pandémie de Covid19, le circuit de Nogaro semble mieux se porter que jamais avec 280.000 visiteurs en 2023, un record d’affluence. Le secret du succès ?
Une région qui aime le sport dans sa globalité. Beaucoup de grands sportifs ont des racines ici, les gens font du sport et, en plus, on tente de mettre en valeur un sport-spectacle. Cette année, on aura 2 petits trains pour transporter le public. C’était un peu court pour avoir les bandas pour les Coupes de Pâques, mais j’espère qu’on les entendra pendant le Grand Prix Camions !
En 2024, le Tour de France reviendra à Nogaro. Puis, le 18 mai, il y aura le passage de la Flamme Olympique ! Comment avez-vous réussi ce tour de force ?
On a découvert une organisation parfaite avec de nombreux acteurs qui gèrent l’évènement. C’est un exemple très professionnel et très inspirant. Cette réussite tient à une volonté locale, départementale et régionale. Nogaro accueille de grands évènements qui parlent au public : le Tour de France, la Flamme Olympique, mais aussi les courses landaises ou encore un concours de plancha ! Le maire se démène pour faire rayonner sa ville et ses valeurs.
Le Circuit Paul Armagnac a été totalement asphalté et les virages 11 et 12 ont été modifiés en pensant aux motos.
Oui, c’est un pas en avant pour la sécurité, car les machines vont de plus en plus vite et il faut s’avoir s’adapter. Depuis l’inauguration de la nouvelle piste, les retours sont excellents. Les temps au tour tombent et les pilotes se félicitent du grip. Visuellement, c’est très réussi : Caroline Diviès et le circuit ont investi dans une nouvelle signalétique avec des feux LED.
Les décideurs du plus haut niveau, F1 & formule électrique, délocalisent de plus en plus les compétitions vers des circuits urbains. Que leur dites-vous ?
J’ai d’abord envie de leur dire qu’ils se trompent avec l’électrique. Il est prouvé que ce n’est pas écologique et ça peut être dangereux car ça n’émet aucun son. Je pense qu’on fera machine arrière car ce n’est pas un modèle qui peut marcher ni qui attire les gens. On trouvera autre chose et plusieurs voies sont d’ailleurs explorées. Avec l’électrique, des gens essaient de faire plaisir à une minorité, mais une minorité ne doit pas diriger. Encore moins quand elle fait fausse route.
Quel regard portez-vous sur l’évolution l’automobile et sur le sport ces 20 dernières années ?
Le point le plus marquant, c’est la sécurité ! C’est primordial. Avec la sécurité et le confort des voitures d’aujourd’hui, on a un vrai plaisir de conduite sur nos routes. Le sport a toujours servi à développer la voiture de monsieur tout le monde, et c’est encore vrai.
Que souhaiter à Nogaro, au circuit Paul Armagnac et à l’ASAAB ?
De continuer sur la lancée, de toujours prendre soin du public et du plateau. L’ASAAB a la chance de s’entendre à merveille avec la société qui gère le circuit et de travailler main dans la main avec elle, dans tous les projets. Elle met à disposition un outil incroyablement beau et efficace et c’est la base pour organiser de grands meetings. Avec le conseil départemental, la mairie et la gendarmerie, tout le monde va dans la même direction. C’est ce qui permet d’avoir un beau plateau, un spectacle de qualité, de faire plaisir aux passionnés avec notamment les parades qui sont une curiosité et une belle réussite. Avec tous ces acteurs de talent, une petite association sportive automobile comme la nôtre, dans endroit un peu perdu, arrive à être dans le haut du panier !